Le gang des rêves
- Minet
- 11 oct. 2018
- 3 min de lecture

Auteur : Luca Di Fulvio
Type d'ouvrage : Roman
Nombre de pages : 868 pages
Genre : Historique
Lu en français / Format papier
Résumé :
New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d'Européens, la ville est synonyme de " rêve américain ". C'est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L'espoir d'une nouvelle existence s'esquisse lorsqu'il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l'amour ?
Ici, c'est pas une ville, et c'est pas non plus une jungle, contrairement à ce qu'on raconte. C'est juste une cage, et nous sommes trop nombreux. C'est facile de devenir fou. C'est plus un jeu, maintenant, c'est du sérieux. Mais tu as encore le temps de devenir un homme et pas un voyou.
Mon avis :
« Il y a des gangsters, il y a de l'amour... c'est New York ! » lance un des personnages.
Voilà de quoi résumer ce bouquin particulièrement addictif. J'ai dévoré les presque 900 pages de la version poche en une poignée de jours à peine, sans même les voir défiler tant j'étais absorbée par ma lecture. J'ai su dès les premiers chapitres que j'allais être embarquée par les aventures des Diamonds Dogs !
Années 1910, Cetta, une jeune fille italienne, fuit son pays avec son fils Christmas issu d'un viol, bien déterminée à vivre le rêve américain. Années 1920, la glauque réalité l'a rattrapée, comme tant d'autres immigrés, et les bas-quartiers de New-York semblent plus une prison dont on ne peut s'extirper qu'autre chose... Mais Christmas rêve, lui aussi.
Le milieu des gangsters new-yorkais est bien rendu, crédible, immersif, que ce soit dans les quartiers juifs, italiens, noirs que l'on parcours au fil des pages. Entre le racisme, la pauvreté, la prostitution, la prohibition, on sent la misère, le désespoir qui ne parvient pas toujours à étouffer la lueur d'espoir de certains, quand d'autres se fondent dans le système pour survivre.
La violence est omniprésente dans le roman, petites natures s'abstenir. J'ai d'ailleurs été un peu dérangée par le nombre de viols, qui sont tous décrits avec luxe de détails et surtout, très très fréquents. Je comprends que ça ne se passe pas dans le monde des bisounours, mais à force ça frôle la surenchère inutile.
On s'attache vraiment très vite à tous les protagonistes, même les plus secondaires ont un portrait bien dressé. Cetta la rêveuse, Christmas le gouailleur, Ruth la brisée, Sal la brute qui refuse d'admettre qu'il a un cœur, Joey, Santo... Aucun ne manque de profondeur, pas même Bill, l'antagoniste, dont j'étais tentée de sauter ses chapitres tellement il me répugnait (ce qui aurait été une faute, car ils sont importants à leur façon).
J'ai préféré la relation entre Cetta et Sal, foireuse à souhait et pleine de non-dits mais tellement touchante, à celle de Christmas et de Ruth qui sans être mièvre en fait un peu des caisses.
Une lecture entraînante, pleine d'émotions.
En bref :

Pour sûr ce n'est vraiment pas la même ambiance ! XD Comparons uniquement ce qui est comparable ;) D'ailleurs Le gang des rêves me donne plutôt l'impression de personnages volontaires pour abandonner ce qu'ils étaient, afin de devenir américains, tandis que dans Le golem et le djinn on sent peser sur eux la contrainte. On a deux approches diamétralement opposées mais deux méthodes d'immersion similaires.
C'est vrai que je n'avais pas fait le parallèle avec Le golem et le djinn (l'ambiance n'est pas du tout la même ! XD), mais c'est le même lieu, quasiment la même époque, on navigue de la même façon entre les quartiers...
100% d'accord avec toi. Je l'ai fini en livre audio il y a une semaine, je l'ai trouvé particulièrement vivant dans ses dialogues. C'était d'autant plus flagrant que j'avais justement une comédienne dans les oreilles pour me les interpréter. Tout comme toi, il ne finit pas en coup de coeur à cause d'une grosse part de violence gratuite trop abondamment détaillée, mais je note l'auteur pour découvrir un autre de ses romans éventuellement. Dans sa façon de dépeindre New-York, ses personnages, et de leur donner de la consistance jusqu'à les rendre palpables, il m'a beaucoup fait penser à Le golem et le djinn de Helene Wecker. C'est un point sur lequel j'ai vraiment adoré les deux romans.