Auteur : Nnedi Okorafor
Type d'ouvrage : Roman
Nombre de pages : 400 pages
Genre : Fantasy, post-apocalypse
Lu en français / Format numérique
Résumé :
Afrique, après l'apocalypse. Le monde a changé de bien des façons, mais il est une région où les génocides intertribaux continuent d'ensanglanter la terre. Une femme survit à l anéantissement de son village et au viol commis par un général ennemi. Elle erre dans le désert dans l'espoir d'y mourir, mais donne naissance à une petite fille dont la peau et les cheveux ont la couleur du sable. Persuadée que son enfant est différente, extraordinaire, elle la nomme « Onyesonwu », ce qui signifie, dans une langue ancienne : « Qui a peur de la mort ? » À mesure qu'Onye grandit, elle comprend peu à peu qu'elle porte les stigmates physiques et sociaux de sa violente conception. Des pouvoirs magiques aussi insolites que remarquables commencent à se manifester chez elle alors qu'elle est encore enfant. Sa destinée mystique et sa nature rebelle la poussent à quitter son foyer pour se lancer dans un voyage qui la forcera à affronter sa nature, la tradition, l'histoire, l'amour, les mystères spirituels de sa culture, et à apprendre enfin pourquoi elle a reçu le nom qu'elle porte : Qui a Peur de la Mort.
Elle se leva et me prit dans ses bras. Nous pleurâmes et sanglotâmes et gémîmes et versâmes bien des larmes. Et lorsque nous eûmes terminé, nous ne pûmes que continuer à vivre.
Mon avis :
Comment un livre peut-il être si poétique et si violent à la fois ?
Qui a peur de la mort ? possède un univers vraiment original et d'une force incroyable. L'Afrique est peu représentée dans la littérature fantasy (de mémoire, le seul autre exemple que je peux donner est Zoo City de Lauren Beukes – ou Anansi Boys de Neil Gaiman, à la limite...), et pourtant question imaginaire il y a clairement de quoi faire ! C'est un continent imprégné de magie. Et cette richesse est vraiment visible ici, dans ce monde désertique, où les traditions ancestrales et le juju (la magie) côtoient une technologie d'un autre temps.
J'ai trouvé l'aspect post-apocalyptique peu développé, on n'en sait pas grand-chose, ce qu'il s'est réellement passé ou de quand ça date. Les ordinateurs et les scooters donnent à peine quelques indices sur les temps d'avant (je ne comprends pas comment ils marchent, il n'est jamais question d'électricité ou de carburant).
Question glauque, tout y passe : viols, génocide, excision, esclavage, inceste, lapidation... et c'est parfois assez rude à lire. On sent que l'auteure y a mis toutes ses tripes. La condition de la femme est souvent évoquée à travers cette société très patriarcale et loin d'être tendre.
J'ai beaucoup aimé Onyesonwu, qui a autant de caractère que le laisse présager son prénom (naître d'un viol et s'appeler Qui a peur de la mort, ça laisse des traces). Elle n'a rien de fade, rien de convenu, c'est une tornade d'émotions, mue par la colère en permanence. Malgré sa violence et son impatience, elle devient vite attachante et proche du lecteur.
Certains autres personnages sont sympathiques, comme Luyu, mais aucun ne m'a marquée comme l'héroïne.
J'ai moins été emballée par l'histoire elle-même, finalement assez classique : la quête d'une jeune fille au cœur d'une prophétie, ses pouvoirs dont l'escalade est un peu trop forcée, souvent subite, les révélations sur ses parents... C'est sauvé par l'aspect ''conte mystique'' du roman et par le fait que ce ne soit jamais plat et convenu, mais du coup ça ne m'a pas embarquée totalement.
En bref :
